L'Iran et la France
Après la réunion de Paris, l’attention se tourne vers le rôle actuel et le plus important de l’Iran dans le dossier de la présidence de la République, alors que les pays qui se sont réunis en France sont pleinement conscients des causes de l’obstruction.
Des sources diplomatiques européennes confirment à « Sawt Beirut International » que malgré les divergences européennes et françaises, notamment avec l’Iran, les contacts diplomatiques entre Paris et Téhéran ne s’arrêteront pas. Bien qu’il y ait deux points de vue au sein de l’administration française concernant les relations avec l’Iran.
La première dit qu’il faut faire pression sur l’Iran, cesser les contacts diplomatiques et imposer davantage de sanctions à ses dirigeants et aux chefs des Gardiens de la révolution dans ce pays, afin qu’il réalise l’ampleur du mécontentement international à l’égard de son comportement, et afin qu’il réponde aux exigences internationales à son égard. La deuxième : elle dit qu’il est nécessaire de continuer à communiquer avec elle par les voies diplomatiques pour la pousser à traiter positivement ce qui est exigé au niveau international.
Les questions qui s’imposent sont les suivantes : la France, et avec elle l’Occident, vont-ils continuer à faire pression sur l’Iran sans parvenir à un règlement ? Va-t-on vraiment aider le peuple libanais à se libérer de l’emprise des milices, comme en Irak et au Yémen ? L’Occident va-t-il poursuivre son sérieux effort d’apprivoisement de l’Iran pour lui redonner sa taille à l’intérieur de ses frontières ? L’Occident a accordé à l’Iran une période de grâce qui s’est étendue sur des années, mais ce pays en a profité pour transgresser les frontières. L’Occident a peut-être voulu négocier avec l’Iran pour atteindre l’objectif principal, à savoir l’empêcher de se doter de la bombe atomique. Jusqu’à présent, cela n’a pas abouti à un résultat.
Par conséquent, l’Iran a peut-être cru que l’Occident n’était plus capable de changer sa façon de traiter avec lui. Cependant, ce qui est ressorti des discussions lors des récentes réunions des ministres des affaires étrangères de l’Union européenne, c’est qu’il existe une volonté européenne d’œuvrer pour réorganiser le rôle de l’Iran dans la région, et que les intérêts occidentaux se portent sur les pays stables de la région et non sur les pays que l’Iran a pu contrôler en y alimentant des conflits et en créant des voies d’alliance. Et les pays européens ont pris pleinement conscience qu’il est nécessaire de formuler un rôle pour l’Iran qui soit favorable à la stabilité de la région, et ce rôle nécessite un travail persistant pour l’atteindre au vu de la direction qu’il prend.
Selon les sources, la situation internationale et européenne avec l’Iran n’est pas bonne, et qu’il existe des complications majeures à plus d’un niveau qui affectent la relation avec l’Iran, et les dossiers de la Russie, de l’Ukraine, de la Syrie et de l’Irak n’en sont que des exemples. Ainsi, il ne semble pas que des étapes positives dans le dossier présidentiel puissent être réalisées dans un avenir prévisible, sauf dans un cas, qui est la capacité de la France à faire une percée dans ses discussions par de multiples canaux avec l’Iran, ainsi que la manière dont ce dernier y répond.