Les représentants des 27 pays de l’Union européenne se réunissent à Bruxelles (mercredi 15-2-2023) pour discuter de l’imposition d’un nouveau train de sanctions à l’encontre de la Russie, qui, selon la présidente de la Commission européenne, coûterait à Moscou environ 11 milliards d’euros (11,8 milliards de dollars) en pertes commerciales.

Le bloc devrait approuver de nouvelles sanctions le jour du premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, mais les propositions spécifiques doivent être soutenues à l’unanimité par les États membres de l’UE.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré au Parlement européen, avant les discussions à huis clos des envoyés des États membres de l’Union à Bruxelles : « Nous affaiblissons la capacité de la Russie à maintenir sa machine de guerre. Nous avons adopté neuf trains de sanctions, et l’économie russe se contracte… et nous devons maintenir la pression. »

Von der Leyen a décrit le dixième train de sanctions qui se profile et qui pourrait également viser l’Iran pour avoir aidé la Russie dans la guerre : « Nous parlons de 11 milliards d’euros. Nous proposons des restrictions sur certains composants électroniques et composants à double usage dans les systèmes d’armes russes tels que les avions sans pilote, les missiles et les hélicoptères. »

Elle a ajouté : « Il y a aussi des centaines de drones de fabrication iranienne que la Russie utilise sur le champ de bataille en Ukraine. Ces drones iraniens tuent des civils ukrainiens […]. Par conséquent, nous proposons, pour la première fois, d’imposer des sanctions ciblant les entités économiques iraniennes, y compris celles liées aux Gardiens de la révolution. »

Dixième train de sanctions

Deux sources diplomatiques de l’UE, s’exprimant sous couvert d’anonymat, ont déclaré que la Commission avait proposé que les pays de l’Union excluent quatre autres banques russes du système financier mondial (SWIFT).

Des personnes au fait des discussions secrètes ont déclaré que l’Union européenne ajouterait le caoutchouc et l’asphalte à sa liste de matériaux interdits en provenance de Russie, et qu’elle interdirait également la diffusion de Russia Today en arabe depuis son territoire.

L’objectif de nouveaux embargos sur les exportations européennes vers la Russie est de limiter la capacité de Moscou à produire des armes et des équipements destinés à être utilisés contre l’Ukraine.

Les deux sources ont ajouté que les sanctions porteront notamment sur les circuits et composants électroniques, les caméras thermiques, les radios, les véhicules lourds, ainsi que l’acier et l’aluminium utilisés dans les travaux de construction, de même que les machines servant à des fins industrielles et de construction.

Selon les deux sources, la Commission a également proposé d’imposer des restrictions supplémentaires aux coentreprises européennes avec la Russie et aux citoyens russes dans les conseils d’administration en Europe.

Le groupe vise à étendre ses mesures contre la Russie et à combler les lacunes des sanctions existantes, notamment en renforçant les contrôles sur la vente de données satellitaires à la Chine, qui, selon les deux sources, risquent d’être transférées à la Russie.

Les pays envisagent également des obligations de déclaration supplémentaires afin de mieux suivre les avoirs russes en Europe, tout en cherchant des moyens d’utiliser ceux qui sont gelés en vertu des sanctions pour financer la reconstruction en Ukraine.

Les responsables de l’UE ont déclaré que l’Union avait localisé sur son territoire des actifs de la banque centrale russe d’une valeur d’environ 33,8 milliards d’euros, sur un total estimé à 300 milliards de dollars d’actifs gelés en dehors de la Russie.

Au cours de la même session du Parlement européen, Josep Borrell, responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, a déclaré que les États membres devraient fournir plus rapidement davantage d’armes à l’Ukraine après que les États-Unis et l’OTAN ont affirmé que la Russie avait lancé une nouvelle attaque dans ce pays.