Vladimir Poutine
Le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale à l’encontre du président russe Vladimir Poutine pour des crimes de guerre présumés est sans précédent pour un chef d’État membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies.
Les répercussions internationales n’ont pas cessé depuis que la Cour pénale internationale a annoncé, vendredi soir, l’émission d’un mandat d’arrêt à l’encontre du président russe Vladimir Poutine et de la commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie, Maria Lvova Belova.
Malgré le mépris de la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, pour cette décision, le danger n’est pas loin.
Le chef du Kremlin peut-il vraiment être arrêté ?
À l’heure actuelle, le président russe jouit d’un pouvoir absolu dans son pays, et il n’est donc pas du tout prévu que le Kremlin cherche à le traduire devant la Cour pénale internationale.
Par conséquent, Poutine ne risquera pas d’être arrêté tant qu’il restera à l’intérieur de la Russie.
Et c’est là que réside le dilemme, car le chef du Kremlin peut être arrêté s’il quitte son pays.
Et comme les déplacements du président russe sont devenus très limités en raison des sanctions internationales qui lui ont été imposées, il est probable qu’il ne se risquera pas à se rendre dans un pays qui pourrait avoir envie de le juger.
Le sommet est un piège !
Mais les choses ne s’arrêtent pas là, puisque Poutine doit participer au sommet des « BRICS » en Afrique du Sud en août prochain.
L’Afrique du Sud étant membre de la Cour pénale internationale et signataire du traité de Rome, elle aura l’obligation légale de mettre en œuvre les mandats d’arrêt émis par la CPI à son encontre.
Le pays hôte n’a pas encore déterminé sa position sur la question, mais il a déjà eu l’occasion d’ignorer des résolutions internationales. En 2015, ils ont refusé de livrer l’ancien président soudanais Omar al-Bashir lors de sa visite, malgré l’émission d’une décision internationale d’arrestation contre lui pour « génocide ».
Pretoria a justifié à l’époque que la décision de la Cour pénale internationale d’arrêter Al-Bashir était invalide en vertu d’une loi en vigueur en Afrique du Sud qui accorde l’immunité de juridiction aux chefs d’État, ce qui est conforme au droit international.
Cependant, le statut de Rome de la Cour pénale internationale stipule qu’il n’y a pas d’immunité pour les chefs d’État lorsqu’ils sont en procès dans des affaires liées à des crimes de guerre.
Il convient de noter que depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine l’année dernière, Poutine s’est rendu dans huit pays, dont sept qu’il considère comme « pays étrangers proches » de la Russie et qui faisaient partie de l’ancienne Union soviétique qui s’est effondrée en 1991.
Le mandat d’arrêt a été émis
La seule destination qui diffère de cette catégorie de pays voisins est l’Iran, où il s’est rendu en juillet dernier pour rencontrer le guide suprême Ali Khamenei.
Et comme l’Iran soutient la Russie dans ses efforts de guerre en lui fournissant des drones et d’autres équipements militaires qu’elle utilise dans sa guerre en Ukraine, aucune nouvelle visite à Téhéran ne constituera une menace pour le président russe.