Rafael Grossi-Reuters
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Rafael Grossi, s’est entretenu samedi en Iran pour une deuxième journée afin d’obtenir la coopération de Téhéran dans le cadre d’une enquête sur des traces d’uranium découvertes sur des sites non divulgués.
L’agence de presse de la République islamique d’Iran a rapporté que Grossi, qui est arrivé à Téhéran vendredi pour une visite de deux jours, a rencontré le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami, pour la deuxième fois.
Cette visite intervient dans le cadre de discussions avec Téhéran concernant l’origine des particules d’uranium enrichi à une pureté de 83,7 %, ce qui est très proche du degré de pureté requis pour fabriquer des armes nucléaires, trouvées dans l’installation d’enrichissement de Fordow, selon un rapport publié par l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont Reuters a pris connaissance.
« La question du contrôle de la performance, de l’état et de la capacité du secteur nucléaire de la République islamique est l’objectif le plus important de l’agenda de l’agence », a déclaré Eslami avant sa rencontre avec Grossi, selon l’agence de presse iranienne.
Il a ajouté : « Les parties n’ont pas rempli leurs obligations » dans le cadre de l’accord nucléaire de 2015, et l’Iran a donc décidé de « réduire ses obligations. »
En vertu d’un accord qu’il a signé avec six grandes puissances mondiales, l’Iran a réduit son programme nucléaire en échange d’un allègement des sanctions des États-Unis, de l’Union européenne et des Nations unies.
Cependant, l’ancien président américain Donald Trump a annoncé le retrait de son pays de l’accord et a réimposé de sévères sanctions américaines en 2018, de sorte que l’Iran a commencé à son tour à violer les restrictions nucléaires spécifiées dans l’accord près d’un an plus tard.
Eslami a déclaré mercredi que le niveau d’enrichissement de la République islamique avait atteint 60 %.
« L’ordre du jour de ces réunions comprend les questions des garanties restantes, ainsi que les différends techniques et juridiques entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique », a déclaré l’agence de presse iranienne dans un commentaire vendredi.
L’obstruction de l’Iran à une enquête menée depuis des années par l’Agence internationale de l’énergie atomique sur des traces d’uranium découvertes sur trois sites non divulgués a incité le conseil des gouverneurs de l’Agence, composé de 35 pays, à adopter une résolution lors de sa dernière réunion trimestrielle en novembre, ordonnant à Téhéran de coopérer d’urgence à l’enquête.
Les diplomates européens affirment que cette coopération ne s’est pas concrétisée. Grossi espère que la rencontre avec le président conservateur iranien Ebrahim Raissi contribuera à ouvrir la voie à la sortie de l’impasse. La prochaine réunion trimestrielle du Conseil des gouverneurs de l’AIEA commence lundi.