La colère continue dans les milieux politiques français et dans les rues du pays contre un projet de relèvement de l’âge de la retraite que le président Emmanuel Macron a fait passer sans vote au parlement jeudi, suscitant des craintes quant à l’avenir de l’une des démocraties de l’Union européenne.

Dans ce contexte, le journal américain « The Wall Street Journal » a rapporté qu’après que Macron ait fait passer le projet de loi impopulaire sur la retraite au parlement sans vote, des manifestations ont éclaté pour dénoncer les changements, y compris une confrontation violente dans la capitale, Paris, hier.

Le journal indique que les partis d’opposition ont présenté deux propositions visant à retirer la confiance au gouvernement français dirigé par Elizabeth Bourne, hier, ainsi que l’escalade de la confrontation entre le gouvernement et les manifestants et les syndicats qui ont promis d’autres grèves.

Et le « Wall Street Journal » ajoute que Paris a connu, pour le deuxième jour consécutif, des manifestations de masse, les manifestants scandant des slogans tels que « Macron, c’est fini… les jeunes sont dans la rue ! ». Le journal indique que les manifestations ont été marquées par la violence des manifestants qui ont allumé des feux dans les rues, tandis que la police a répondu par des tirs de gaz lacrymogène.

Le journal a cité un député de gauche qui a déclaré que Macron avait obtenu « une victoire à la Pyrrhus, qui continue à causer des dégâts et à accélérer la crise au lieu d’y mettre fin », avertissant : « Il s’agit d’une crise sociale qui s’est transformée en crise démocratique. »

Plusieurs groupes d’opposition ont déclaré qu’ils avaient accepté de soutenir une vaste motion de censure présentée par un petit groupe de législateurs indépendants.

Le journal souligne que, selon les règles de la Constitution française, le projet de loi sur la retraite deviendra une loi à moins que la motion de censure contre le gouvernement ne soit adoptée par l’Assemblée nationale. Cela s’est produit après que Macron a utilisé des pouvoirs constitutionnels spéciaux pour faire passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans, sans qu’il y ait eu de vote.

Selon le journal, Macron teste les limites du système politique qu’il a hérité des partis fondateurs qui ont gouverné la France pendant la majeure partie de son histoire moderne, y compris sa capacité à contourner le pouvoir législatif en temps de crise, notant qu’il « veut être inflexible, quel que soit le coût et la colère de la rue ».

Le Wall Street Journal ajoute cependant que ce système a été soumis à de fortes pressions ces dernières années, car les électeurs français sont maintenant divisés entre les centristes qui gravitent autour de Macron, et les autres qui soutiennent les partis d’extrême gauche et d’extrême droite qui veulent réécrire la constitution de la France.