La Turquie et l'Arménie
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Çavuşoğlu, a déclaré (mercredi 15-2-2023) que l’aide humanitaire envoyée par l’Arménie aux victimes du séisme dévastateur qui a frappé son pays la semaine dernière pourrait renforcer les efforts des deux pays voisins pour normaliser leurs relations.
Un poste frontière entre les deux pays, qui sont en conflit depuis longtemps, a été ouvert pour la première fois en 35 ans afin de permettre l’entrée de l’aide pour les personnes touchées par le séisme dans le sud de la Turquie. L’Arménie a également envoyé une équipe de secours en Turquie pour aider à la recherche de survivants.
« L’Arménie a tendu la main de l’amitié et a fait preuve de solidarité et de coopération avec nous en ces temps difficiles…. Nous devons poursuivre cette solidarité », a déclaré Çavuşoğlu lors d’une conférence de presse conjointe à Ankara avec son homologue arménien, Ararat Mirzoyan.
Et il a ajouté : « Le processus de normalisation dans la région du Caucase du Sud est en cours. Nous pensons que notre coopération dans le domaine humanitaire soutiendra ce processus. »
Mirzoyan a déclaré, par l’intermédiaire d’un traducteur, que l’Arménie reste attachée à la « normalisation complète des relations et à l’ouverture totale des frontières avec la Turquie. »
La Turquie a rompu ses relations diplomatiques et commerciales avec l’Arménie en 1993 pour montrer son soutien à l’Azerbaïdjan, qui menait une bataille sans succès contre les séparatistes arméniens dans la région contestée du Haut-Karabakh.
Mais la Turquie et l’Arménie sont aussi fondamentalement en désaccord au sujet des plus de 1,5 million de personnes qui, selon l’Arménie, ont été tuées en 1915 par l’Empire ottoman et qu’elle qualifie de génocide.
La Turquie admet que de nombreux Arméniens qui vivaient dans l’Empire ottoman ont été tués lors d’affrontements avec les forces ottomanes au cours de la Première Guerre mondiale, mais elle s’oppose au chiffre avancé par l’Arménie et nie que leur massacre ait été systématique.