Le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré mercredi que le financement actuel et l’ouverture de postes frontaliers supplémentaires ne sont pas des mesures suffisantes pour aider les personnes touchées par le séisme dans le nord-ouest de la Syrie, ajoutant qu’il a été « troublé et triste » lorsqu’il a visité la zone sous le contrôle de l’opposition armée.

Ghebreyesus a évoqué ces propos devant les journalistes après avoir visité un hôpital dans la région où plus de 4 000 personnes sont décédées lors du séisme dévastateur qui a frappé la Turquie et la Syrie le mois dernier.

Après le séisme, le président syrien Bachar al-Assad a autorisé l’ouverture de deux points de passage supplémentaires avec la Turquie, portant ainsi le nombre de points de passage ouverts à trois, afin que l’aide puisse entrer dans la zone contrôlée par ses opposants armés.

Mais Ghebreyesus a déclaré que davantage de fonds et d’accès sont encore nécessaires.

« Je ne pense pas que les trois points de passage existants soient suffisants. Tout accès disponible doit être exploité », a-t-il déclaré aux journalistes en Syrie.

Il a indiqué qu’il n’avait pas discuté avec les autorités locales de la possibilité de faire entrer l’aide à travers les lignes de front depuis les zones contrôlées par le gouvernement. D’autres agences des Nations unies et des organismes d’aide internationaux ont critiqué les groupes d’opposition armés pour avoir refusé de tels envois.

Avant le séisme, les Nations unies avaient déjà du mal à collecter des fonds pour faire face à la détérioration de la situation humanitaire en Syrie, et n’avaient recueilli que la moitié de ce qu’elles avaient demandé en 2022.

Elles ont indiqué qu’elles auraient besoin d’environ 400 millions de dollars sur trois mois pour aider les personnes touchées par le séisme en Syrie uniquement.

La zone contrôlée par les groupes d’opposition armés dans le nord-ouest de la Syrie abrite environ quatre millions de personnes, dont beaucoup sont déjà déplacées d’autres régions du pays.

Les hôpitaux y souffrent de très mauvaises conditions, après avoir été soumis à des bombardements aériens pendant des années, et compte tenu d’une pénurie chronique de fournitures médicales.

Selon les Nations unies, les besoins de la Syrie sont aujourd’hui à leur maximum depuis le début du conflit, il y a près de 12 ans.