Siège de l’Organisation des Nations Unies
Les Nations Unies prévoient lundi de demander aux donateurs sous la pression des crises mondiales de fournir 4,3 milliards de dollars pour financer le plan d’aide de cette année pour le Yémen, qui connaît l’une des plus grandes catastrophes humanitaires au monde malgré un état de paix et de guerre qui a largement gelé les combats.
Le manque de financement a conduit les agences à réduire leurs plans de soutien au Yémen, y compris les rations alimentaires, au cours des deux dernières années. Les données de l’ONU montrent que les donateurs ont injecté 2,2 milliards de dollars l’année dernière sur un total de 4,27 milliards de dollars demandés par l’organisation.
« Les besoins humanitaires mondiaux standard exercent une pression sur le soutien des donateurs comme jamais auparavant, mais sans un soutien continu à l’opération d’aide au Yémen, la vie de millions de Yéménites sera en jeu », a déclaré un communiqué de l’ONU.
La Suède et la Suisse accueillent conjointement l’événement de haut niveau. Pour le monde dans son ensemble, les Nations Unies disent qu’elles ont besoin d’une aide record de 51,5 milliards de dollars cette année.
Une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite est enfermée dans un conflit de huit ans au Yémen contre le mouvement houthi aligné sur l’Iran qui a évincé le gouvernement internationalement reconnu du Yémen de la capitale Sanaa à la fin de 2014.
La guerre a tué des dizaines de milliers de personnes, détruit les infrastructures et l’économie, et laissé plus de 21 millions de personnes, soit les deux tiers de la population, dans le besoin d’aide.
Une trêve négociée par l’ONU convenue pour la première fois en avril a conduit à la plus longue période de calme relatif et a largement tenu malgré son expiration en octobre sans accord entre les parties belligérantes pour la prolonger.
Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies a déclaré que le nombre de personnes vivant dans des conditions proches de la famine était passé de 161 000 à zéro l’année dernière, mais a mis en garde contre un recul dans cette réalisation.
Richard Rajan, directeur du PAM pour le Yémen, a déclaré : « Nous entendons parler d’une insécurité alimentaire croissante. »
Le PAM, qui fournit de la nourriture à 13 millions de personnes au Yémen et cherche un financement de 2,9 milliards de dollars cette année, a déclaré que le déficit de financement avait entraîné une réduction de la plupart de ses activités. Depuis juin, cinq millions de personnes ont reçu la moitié de leurs besoins quotidiens et huit millions de leurs besoins.
Jared Rowell, directeur du Comité international de secours au Yémen, a déclaré : « En fin de compte, mettre fin au conflit reste le seul moyen de mettre fin à cette catastrophe humanitaire. Le cessez-le-feu temporaire a prouvé que les souffrances des civils peuvent être réduites. »
L’Arabie saoudite et les Houthis sont engagés dans des pourparlers directs négociés par Oman parallèlement aux efforts de l’ONU pour parvenir à un cessez-le-feu formel et lancer des négociations politiques inclusives.
Les données de l’ONU montrent que les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’Allemagne et l’Union européenne étaient les quatre principaux donateurs l’année dernière.