Les secouristes ont sorti une jeune fille vivante de sous les décombres en Turquie (jeudi 16-2-2023), plus de dix jours après le séisme dévastateur qui a frappé la région et fait plus de 42 000 morts en Turquie et en Syrie, tandis que les familles attendent de connaître le sort de leurs proches disparus.

La chaîne de télévision TRT Haber a indiqué qu’une jeune fille de 17 ans avait été secourue dans la province de Kahramanmaraş, dans le sud-est de la Turquie, 248 heures après le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé la région en pleine nuit le 6 février.

Des images ont montré des sauveteurs la transportant sur une civière vers une ambulance.

Les autorités ont déclaré que le nombre de personnes tuées dans le pire séisme ayant frappé la Turquie dans son histoire moderne s’élevait à 36 187. En Syrie, où le séisme s’est ajouté à la crise humanitaire due à la guerre qui dure depuis plus de 11 ans, le nombre de décès enregistrés jusqu’à présent a atteint 5 800, un chiffre qui n’a pas beaucoup changé les jours précédents.

Bien qu’un certain nombre de survivants aient été retrouvés en Turquie mercredi, les rapports faisant état de sauvetages similaires sont très rares. Les autorités turques et syriennes n’ont pas annoncé combien de personnes sont encore portées disparues.

Des millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire après avoir été laissées sans abri dans le froid glacial de l’hiver.

À Kahramanmaraş, en Turquie, une photo de deux garçons disparus est accrochée à un arbre près de l’immeuble d’habitation dans lequel ils vivaient.

« Leurs parents sont morts », a déclaré Bayram Najjar, un survivant du séisme, alors qu’il attendait avec d’autres résidents portant des masques qu’une pelleteuse soulève un énorme tas de béton brisé et de barres de fer tordues derrière l’arbre.

Il a déclaré que les corps des parents sont toujours sous les décombres, ajoutant : « Le père s’appelait Attila, et nous n’avons pas encore trouvé son corps. Nous espérons retrouver les parents après que les équipes d’excavation auront déblayé les décombres. »

L’Agence turque de gestion des catastrophes et des urgences (AFAD) a déclaré que plus de 4 300 répliques sismiques ont frappé la zone touchée depuis le séisme.

Les convois d’aide

Le gouvernement syrien a annoncé que le nombre de morts dans le territoire qu’il contrôle a atteint 1 414, affirmant qu’il s’agit du bilan final.

La plupart des décès en Syrie ont eu lieu dans le nord-ouest tenu par les rebelles, mais les secouristes affirment que personne n’a été retrouvé vivant dans cette région depuis le 9 février et que l’accent a été mis sur l’aide aux survivants.

La plupart des infrastructures sanitaires de la région étant endommagées ou détruites, les autorités sanitaires ont la lourde tâche de tenter de prévenir la propagation des maladies.

Les efforts de secours dans le nord-ouest ont été entravés par le conflit en Syrie, et beaucoup se sentent abandonnés alors que l’aide est canalisée vers d’autres parties de la vaste région sinistrée.

L’Organisation mondiale de la santé a déclaré mercredi qu’elle était particulièrement préoccupée par la situation des habitants du nord-ouest, où quelque quatre millions de personnes dépendaient déjà de l’aide humanitaire avant même le séisme.

Les envois d’aide depuis la Turquie ont été complètement interrompus au lendemain du séisme, lorsqu’une route utilisée par les Nations unies a été temporairement fermée.

En début de semaine, le président syrien Bachar Al-Assad a accepté d’ouvrir deux points de passage supplémentaires pour l’aide, plus d’une semaine après le séisme. L’Organisation mondiale de la santé lui a demandé d’accepter d’ouvrir davantage de points de passage.

Un porte-parole du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires a déclaré à Reuters qu’à la date de jeudi, 119 camions de l’ONU étaient passés par les points de passage de Bab al-Hawa et Bab al-Salam depuis le séisme.

L’aide comprend de la nourriture, des médicaments de base, des tentes et autres rations, ainsi que des tests de dépistage du choléra, qui fait toujours rage dans la région.

La Grande-Bretagne a déclaré mercredi qu’elle délivrerait deux nouvelles autorisations pour faciliter le travail des agences qui participent aux efforts d’aide aux victimes du séisme en Syrie sans violer les sanctions visant le gouvernement d’Al-Assad et ses partisans.