Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré (jeudi 16-2-2023) que « le moment est venu » pour la Turquie de répondre favorablement aux demandes de la Finlande et de la Suède de rejoindre le bloc de défense.

Le secrétaire général a fait ces remarques lors d’une conférence de presse conjointe à Ankara avec le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, après que la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, eut déclaré cette semaine qu’elle s’attendait à ce que tous les membres de l’OTAN acceptent ces demandes « sans plus tarder ».

La Finlande et la Suède ont soumis deux demandes d’adhésion à l’alliance à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février dernier, et les États membres ont approuvé les deux demandes, à l’exception de la Hongrie et de la Turquie.

La Turquie est considérée comme la principale raison de ce retard, le président turc Recep Tayyip Erdogan ayant indiqué la possibilité que son pays accepte la demande de la Finlande et refuse celle de la Suède.

La Turquie affirme que la Suède abrite des membres du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation illégale que la Turquie, l’Union européenne et d’autres pays classent parmi les organisations terroristes.

Le mois dernier, la Turquie a suspendu les discussions avec la Suède et la Finlande au sujet de leurs demandes après une manifestation au cours de laquelle Rasmus Paludan, chef du parti d’extrême droite danois Hard Line, a brûlé une copie du Coran devant l’ambassade de Turquie à Stockholm.

Stoltenberg a qualifié le brûlage du Coran d’ « acte honteux » et a déclaré que le gouvernement suédois avait adopté une position ferme à l’égard de cette manifestation, ce qui mérite d’être salué.

« Pour moi, cela montre que la Suède et la Finlande comprennent et mettent en œuvre des politiques qui reconnaissent les préoccupations exprimées par la Turquie. C’est pourquoi je pense que le moment est venu d’accepter l’adhésion », a-t-il ajouté.

Cavusoglu a réitéré la position de la Turquie selon laquelle elle pourrait évaluer la demande d’adhésion de la Finlande à l’OTAN séparément de celle de la Suède.

Tout en reconnaissant que la Suède a modifié sa législation sur le terrorisme conformément aux demandes de la Turquie, le ministre turc des Affaires étrangères a également déclaré que ces modifications devaient être pleinement appliquées.

Stoltenberg, qui a ensuite rencontré Erdogan à Ankara avant de se rendre dans le sud de la Turquie pour visiter les zones touchées par le séisme, a déclaré que la lutte contre le terrorisme figurerait parmi les priorités du sommet de l’Alliance qui se tiendra à Vilnius, en Lituanie, en juillet.