Le palais républicain de Baabda
L’ambassadeur en charge de la coordination du soutien international au Liban, Pierre Dukan, a annoncé hier qu’il se rendait au Liban dans le cadre d’une tournée qui l’a conduit en Egypte et en Jordanie dans le cadre de la recherche d’un soutien au Liban dans le domaine de l’énergie, révélant qu’il « se rendra aux Etats-Unis d’Amérique dans les deux semaines pour discuter avec les responsables américains des moyens de neutraliser le dossier de l’électricité de la loi César pour aider le Liban à résoudre la crise énergétique ». Pour sa part, l’Ambassade Français a indiqué que « Dukan évoquera lors de ses rencontres (qui s’achèvent aujourd’hui) les réformes initiées dans le secteur de l’énergie, d’autant plus que les progrès dans leur mise en œuvre sont un préalable au lancement de projets régionaux liés aux réseaux d’interconnexion énergétique, avec l’appui de la Banque mondiale », ajoutant : La France mobilise ses efforts pour faciliter la conclusion de ce projet auprès de toutes les parties intéressées.
D’autre part, le vice-président de la Chambre des représentants, Elias Bou Saab, a confirmé après sa rencontre avec les députés Nehmat Frem, Marc Daou et Yassine Yassin, avec la Banque mondiale à Washington, que les responsables de la Banque mondiale les ont informés que le prêt pour financer l’extraction de gaz d’Égypte et d’énergie de Jordanie est actuellement gelé et n’est pas à l’ordre du jour de la Banque mondiale, et la raison en est que toutes les réformes nécessaires en matière d’électricité n’ont pas été achevées, sans lier cela aux sanctions de la loi César, puisque l’extraction de gaz et d’énergie sera effectuée en Syrie. « Nous allons remettre cette question entre les mains du gouvernement, en particulier de son président, Najib Mikati, et du ministre de l’Energie Walid Fayyad, et les Libanais doivent être francs sur cette nouvelle réalité », notant qu’il avait demandé à la Banque mondiale d’annoncer officiellement cette position, s’il s’agit d’une position définitive, car les Libanais espèrent toujours le succès du projet.
Selon des sources politiques à Al-markazia le dossier de l’électricité au Liban constitue un point de divergence supplémentaire entre les États-Unis et la France, dans leur vision de la situation libanaise. Cette disparité est fortement visible « présidentielle », Washington n’ayant aucun enthousiasme à intervenir fortement pour faire pression pour l’élection d’un président de la République, contrairement à Paris. Ce dernier veut tracer une feuille de route avec ses partenaires américains, saoudiens, qataris et égyptiens afin de forcer les élections au plus vite, après coordination avec l’Iran sur cette question. C’est ce que Washington ne veut pas, et il se contente, tout comme Riyad, d’une aide humanitaire (et militaire à l’armée libanaise) et ne s’intéresse qu’à la stabilité à Beyrouth. L’élection ou non n’est pas suffisamment importante.
Accompagner le Hezbollah est également l’un des points de discorde entre les deux pays, la Maison Blanche rejetant tout contact ou dialogue avec le parti terroriste, tandis que Paris est en contact permanent avec Dahiya. Aujourd’hui, le profil de l’électricité s’ajoute aux points de divergence. Paris veut aider le Liban électriquement, mais Washington n’est pas pressé, comme en témoigne le fait que l’Egypte ne lui a pas accordé les exemptions qu’elle demande, et il a besoin de réformes libanaises globales dans la bande de Gaza avant toute autre chose, ce qui signifie qu’il utilise la situation de vie désastreuse pour faire pression sur l’autorité politique.
Selon les sources, il est peu probable que Dukan rompe ses efforts pour aider le Liban électriquement à Washington. La vision américaine de « l’électricité » est celle qui est susceptible de triompher, car elle est encore aujourd’hui victorieuse « présidentielle ».